L’intelligence émotionnelle, c’est la faculté d’identifier ses émotions, de comprendre d’où elles viennent et ce qu’elles provoquent et d’apprendre à les gérer. C’est aussi comprendre les émotions d’autrui et s’y adapter. Pourquoi l’intelligence émotionnelle est-elle devenue une compétence clé du manager ? Et comment la développer ? Car contrairement au quotient intellectuel, le quotient émotionnel peut se cultiver et c’est une bonne nouvelle !
Sommaire :
Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ?
Pourquoi l’intelligence émotionnelle est utile en entreprise
L’impact de l’intelligence émotionnelle sur le management
Les 5 éléments clés de l’intelligence émotionnelle
5 conseils pour développer son intelligence émotionnelle
Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ?
L’intelligence émotionnelle est la capacité à comprendre et exprimer ses propres émotions et celles des autres pour agir de façon adaptée. Elle permet de réguler ses émotions dans différents contextes et de gérer ses relations avec autrui.
Ce concept a été défini par 2 psychologues américains, John Mayer et Peter Salovey, au début des années 90. Daniel Goleman, psychosociologue américain et spécialiste du comportement, l’a ensuite vulgarisé.
Les études ont montré que l’intelligence définie par le Quotient Intellectuel, c’est-à-dire les capacités cognitives et intellectuelles traditionnelles, ne suffit pas à décrypter le monde qui nous environne ni à adopter une posture appropriée à la situation. D’ailleurs, les personnes à haut potentiel intellectuel ne sont pas forcément celles qui réussissent le mieux dans la vie.
Dans ses études, Daniel Goleman a montré que « l’intelligence émotionnelle jouait un rôle croissant dans les échelons plus élevés de l’entreprise, là où les différences en matière d’habiletés techniques sont d’une importance négligeable. » C’est cette compétence que reflète l’intelligence émotionnelle au travers d’un Quotient Émotionnel ou QE.
Les émotions permettent de comprendre le monde et d’agir en conséquence, parce qu’elles nous envoient des messages à décoder pour nous adapter au contexte. Cultiver son intelligence émotionnelle a donc un impact positif tant dans la vie personnelle et sociale, que professionnelle.
Et l’aptitude émotionnelle n’est pas figée. Elle évolue tout au long de la vie et peut se travailler comme on va le voir.
Pourquoi l’intelligence émotionnelle est utile en entreprise
En entreprise, l’intelligence émotionnelle a un impact fort sur la performance et le bien-être au travail. C’est donc une compétence recherchée, notamment chez les managers et dirigeants.
Individuellement, les personnes à fort quotient émotionnel sont plus performantes et plus résilientes. Elles sont conscientes de leurs propres émotions et arrivent plus facilement à s’autoévaluer.
En situation de forte pression, ils arrivent mieux à maîtriser leur stress et leur frustration. Ils ont donc moins de risque de faire un burn-out.
Et comme ils cherchent des solutions pour s’adapter, ils sont généralement très efficaces et productifs. Ils font preuve de plus d’agilité.
En groupe, ils comprennent les émotions des autres et font preuve d’empathie. Comme leur communication avec autrui est plus fluide, ils contribuent davantage à une atmosphère de groupe positive et conviviale. Et donc au bien-être de chacun.
Parce qu’ils comprennent mieux les autres, ils sont plus enclins à apprécier le travail en équipe. Ouverts aux feedbacks, ils en tirent parti pour progresser et évoluer plus rapidement.
L’impact de l’intelligence émotionnelle sur le management
En position de manager, les personnes à quotient émotionnel développé sont un vrai atout pour l’entreprise.
Ils font preuve de bienveillance et entretiennent des relations fluides avec leurs collaborateurs. Ainsi, ils instaurent une bonne ambiance de travail.
Parce qu’ils savent séparer leurs propres émotions de celles des autres, ils acceptent plus facilement la critique. Ils adaptent leur communication à leurs interlocuteurs. Ils encouragent ainsi un climat de confiance mutuelle.
Ils sont attentifs à donner du sens au travail de chacun, favorisant ainsi la cohésion du groupe et l’engagement et la fidélisation de chacun.
Et par la faculté de recul qu’ils ont sur les situations, ils sont capables de prendre des décisions de façon objective et constructive. Ils gèrent donc plus facilement les éventuels conflits par la compréhension fine du contexte et des émotions de chacun.
Un manager avec une intelligence émotionnelle développée a généralement une équipe plus performante et plus engagée. Il devient un levier de fidélisation et de bien-être des collaborateurs.
4 raisons pour un manager de développer son intelligence émotionnelle
- Comprendre les motivations des collaborateurs. Quand nos ainés trouvaient sécurité et statut dans l’entreprise, les générations actuelles misent sur l’épanouissement au travail et sur la volonté de se réaliser.
- Réagir plus sereinement. Comprendre que vous êtes stressé ou fatigué vous permet de ne plus réagir au quart de tour et d’avoir un management plus raisonné.
- Développer votre esprit créatif et innovant. Être bienveillant avec vous-même vous autorise à explorer de nouvelles pistes et à accepter de vous tromper. C’est la porte ouverte à l’innovation.
Et par effet miroir, votre équipe se montrera aussi bienveillante. - Avoir une communication plus efficace. Vous adapter à chacun instaure un climat de confiance propice au dialogue et rend l’équipe plus autonome et performante.
Les 5 éléments clés de l’intelligence émotionnelle
L’intelligence émotionnelle comporte 5 compétences complémentaires.
1 La conscience de soi
C’est la capacité à identifier nos émotions, nos ressentis et nos intuitions. Par une auto-évaluation, elle nous permet de faire un état des lieux réaliste de notre état émotionnel et de nommer correctement nos émotions.
Élément important de notre bien-être psychique, elle a une influence directe sur notre confiance en nous et notre estime de nous.
2 La maîtrise de soi
Cette compétence clé de l’intelligence émotionnelle est l’aptitude à réguler nos émotions et nos pulsions. Parce que nous prenons le temps de réfléchir avant d’agir, nous pouvons adapter nos comportements à une situation donnée et mieux appréhender les idées nouvelles.
La maîtrise de soi englobe aussi l’aptitude à être fiable et intègre et à accepter l’ambigüité.
Dans un contexte de stress, cette capacité entre en action pour ne pas se laisser submerger par nos émotions et faire preuve de recul et de calme.
3 La motivation
Il s’agit de la capacité à comprendre quels sont nos moteurs internes pour atteindre nos objectifs personnels : l’argent, le statut, le plaisir de l’accomplissement, la curiosité…
Cette composante est liée à l’engagement organisationnel, la persévérance, la résilience après un échec et à l’envie de s’accomplir.
4 L’empathie
Ce quatrième élément est la compétence qui permet de reconnaître et comprendre les émotions d’autrui, sans s’identifier à lui. À percevoir ses points de vue, ses besoins et ses désirs. À sentir ce que l’autre ressent, sans jugement de valeur.
En entreprise, elle favorise une communication fluide et apaisée ainsi que la prise de décision.
5 La maîtrise des relations humaines
La sociabilité est l’aptitude à gérer les relations, à développer des réseaux et à construire des liens. C’est aussi le pouvoir de persuader, de communiquer efficacement, de gérer des conflits et de conduire les changements.
La maîtrise des relations humaines trouve son apogée dans l’assertivité et le leadership, 2 compétences majeures des managers de demain.
5 conseils pour développer son intelligence émotionnelle
Vous voulez développer votre quotient émotionnel ? Voici 5 conseils à mettre en œuvre facilement.
1 Enrichissez votre vocabulaire pour prendre conscience de vos émotions
La langue française est riche, mais nous ne distinguons pas toujours ses subtilités sur le registre émotionnel.
Ne vous contentez pas des 6 émotions de base : colère, tristesse, peur, joie, dégoût, surprise.
Prenez le temps d’analyser vos ressentis et de creuser la sémantique. Vous êtes triste ? Comment vous sentez-vous précisément ? Affligé, blessé, abattu, démotivé, résigné, mélancolique ou consterné… ?
Vous avez peur ? Vous sentez-vous craintif, anxieux, bloqué, alarmé, paniqué, sur vos gardes… ?
Joyeux ? C’est-à-dire amusé, revigoré, surexcité, hilare, de bonne humeur, enthousiaste… ?
2 Offrez-vous des pauses
Le rythme incessant de la vie ne nous aide pas à prendre conscience de nos émotions ni de celles des autres. Prendre une pause même rapide permet d’éviter les réactions automatiques.
Alors arrêtez-vous un court moment. Respirez pour vous ancrer dans l’instant présent. Et prenez conscience de vos ressentis. Cherchez à nommer vos émotions le plus précisément possible. Et pensez à savourer les émotions positives.
Cela peut aussi être un moment pour développer votre empathie et comprendre la raison des réactions émotionnelles des autres.
3 Décodez le message de vos émotions
Une fois que vous êtes capable de nommer vos émotions, identifiez la manière dont elles se manifestent. Acceptez de leur laisser de la place et de les laisser s’exprimer.
Puis analysez le message qu’elles cherchent à vous transmettre. Pourquoi cette émotion ? Pourquoi à ce moment-là ? Que veulent-elles vous dire ?
4 Laissez le jugement de côté
Ne jugez pas vos émotions. Adoptez une posture neutre d’observateur. « J’observe / je sens qu’il y a cette émotion en moi. »
Acceptez de ne pas être parfait et pardonnez-vous. Célébrez vos succès et cultivez l’optimisme et la bienveillance envers vous-même.
C’est le premier pas, le suivant vous rendra bienveillant envers les autres.
5 Développez une écoute active et empathique
Écoutez l’autre sans l’interrompre ni donner une réponse ou votre point de vue. Juste écouter, avec le seul objectif de le comprendre, pour percevoir ce qu’il ressent. Puis reformulez pour vérifier que vous avez bien compris : « Si j’ai bien compris, vous ressentez… »
Pour mettre en pratique ces 5 conseils, vous pouvez tenir un journal pour prendre conscience de ce qui vous habite. Vous y noterez pensées, ressentis, émotions, réactions et objectifs.
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